Cette petite mare-ci récupère l’eau de pluie qui tombe sur le tunnel; je l’utilise pour arroser sous le tunnel, même si les grenouilles y ont élu domicile… Elle est à sec l’été.
Le jardin où se trouve la kerterre est sur un côteau de vignes de la Vallée du Cher, avec une terre argileuse et pleine de silex (il y a d’ailleurs un musée de la pierre du silex dans le village voisin, et des tailleurs de silex!), une terre à vigne, quoi!!
Il n’y avait pas de sources d’eau quand je me suis installée. La petite cabane de jardin que j’ai fait construire a permis de récupérer un peu d’eau de pluie, ainsi que le tunnel installé ensuite. J’ai fait creuser une « grande » mare, naturellement tapissée d’argile, pour avoir une réserve d’eau plus grande. J’ai pu pomper dedans la première année, mais très vite, avant même que j’aie eu le temps de m’en occuper (j’avais prévu de végétaliser la mare), la végétation s’est invitée (massettes, joncs, etc) toute seule, et avec elle une vie de plus en plus foisonnante: des insectes, les abeilles des environs qui viennent y boire, des grenouilles, des centaines de tritons au printemps, des libellules de toutes les couleurs et de toutes tailles, des canards qui y élisent domicile pendant 1 ou 2 mois tous les ans, une couleuvre d’eau et l’année dernière, une cane et ses canetons, une poule d’eau et ses petits, un ragondin, une carpe (arrivée là comment, je ne sais pas!)… La mare s’est enrichie de nénuphars, papyrus, plantes oxygénantes, autant de cadeaux qui m’ont été faits. Les oiseaux de toutes sortes viennent s’y abreuver, ainsi que les chevreuils, bien sûr! J’ai été émerveillée de voir à quelle vitesse la vie est venue abonder dans cette mare, et créer un nouvel écosystème. Au bout d’un an, j’ai cessé d’y pomper de l’eau, par égard pour ses nouveaux habitants, qui m’enchantent!
J’ai par la suite fait creuser 6 autres petites mares, sur le haut du terrain, pour faire un maillage de points d’eau au jardin. Lors des étés caniculaires, les petites mares s’assèchent, mais l’écosystème demeure… Et j’ai appris par la suite qu’autrefois les paysans avaient tous des trous d’eau dans les vignes (pour donner à boire aux chevaux et pour sulfater, m’a-t-on dit). Sans le savoir, j’ai fait revivre la tradition!!